Théorème de Bézout
Soit
\(a \in \mathbb{Z}\)
et
\(b \in \mathbb{Z}\)
non nuls.
On a :
\(\mathrm{PGCD}(a;b)=1\)
si, et seulement si, il existe
\((u;v) \in \mathbb{Z}^2\)
tel que
\(au+bv=1\)
.
Démonstration
On procède par double implication.
\([\Leftarrow]\)
On suppose qu'il existe
\((u;v) \in \mathbb{Z}^2\)
tel que
\(au+bv=1\)
. On note
\(d=\mathrm{PGCD}(a;b)\)
.
Alors
\(d\)
divise
\(a\)
et
\(b\)
, donc
\(d\)
divise toute combinaison linéaire de
\(a\)
et
\(b\)
.
En particulier,
\(d\)
divise
\(au+bv=1\)
, donc
\(d\)
divise
\(1\)
, c'est-à-dire
\(d \in \left\lbrace -1;1 \right\rbrace\)
.
Or
\(d=\mathrm{PGCD}(a;b)>0\)
, donc
\(d=1\)
, et
\(a\)
et
\(b\)
sont premiers entre eux.
\([\Rightarrow]\)
On suppose que
\(\mathrm{PGCD}(a;b)=1\)
.
- Dans un premier temps, supposons que
\(a>0\)
et
\(b>0\)
.
On note
\(E\)
l'ensemble des combinaisons linéaires de
\(a\)
et
\(b\)
donnant un résultat strictement positif, c'est-à-dire
\(\begin{align*} E=\left\lbrace au+bv \ \vert \ u \in \mathbb{Z} \ ; v \in \mathbb{Z} \ ; au+bv>0 \right\rbrace. \end{align*}\)
L'ensemble
\(E\)
est contenu dans
\(\mathbb{N}\)
, et n'est pas vide (car il contient par exemple
\(a=a \times 1+b \times 0\)
).
Ainsi, cet ensemble possède un plus petit élément, que l'on notera
\(d\)
.
Comme
\(d \in E\)
, il existe deux entiers
\(u\)
et
\(v\)
tels que
\(d=au+bv\)
.
Considérons la division euclidienne de
\(a\)
par
\(d\)
:
\(a=dq+r\)
avec
\(0 \leqslant r.
On a alors
\(r=a-dq=a-(au+bv)q =a(1-uq)+b(-vq)\)
,
donc
\(r\)
est une combinaison linéaire de
\(a\)
et
\(b\)
.
Or
\(0 \leqslant r et
\(d\)
est le plus petit élément de
\(E\)
, donc
\(r=0\)
.
On a donc
\(a=dq\)
et donc
\(d\)
divise
\(a\)
.
De manière analogue, en considérant la division euclidienne de
\(b\)
par
\(d\)
, on montre que
\(d\)
divise
\(b\)
.
Par conséquent,
\(d\)
est un diviseur commun à
\(a\)
et
\(b\)
.
Comme
\(\mathrm{PGCD}(a;b)=1\)
, on a alors
\(d \in \left\lbrace -1;1 \right\rbrace\)
.
Or
\(d \in E\)
, donc
\(d>0\)
, et ainsi
\(d=1\)
.
Finalement, il existe deux entiers
\(u\)
et
\(v\)
tels que
\(au+bv=1\)
. - Il reste à traiter le cas où
\(a<0\)
ou
\(b<0\)
.
On a :
\(\begin{align*} \mathrm{PGCD}(\left\vert a \right\vert;\left\vert b \right\vert)=\mathrm{PGCD}(a;b)=1. \end{align*}\)
En appliquant le cas précédent à
\(\left\vert a \right\vert\)
et
\(\left\vert b \right\vert\)
,
il existe deux entiers
\(u\)
et
\(v\)
tels que
\(\left\vert a \right\vert u +\left\vert b \right\vert v=1\)
.
Quitte à changer le signe de
\(u\)
et/ou de
\(v\)
, cette égalité se réécrit
\(au+bv=1\)
.